Du tarmac aux podiums, le blouson aviateur est une pièce intemporelle que tout féru de mode se doit d’avoir dans son dressing. Le bombardier s’invite jusque dans les défilés Dior, Chloé ou encore Balenciaga. Impossible de manquer ce blouson en cuir et en peau de mouton lors des fashion weeks. Mais connaissez-vous vraiment l’histoire du blouson en cuir aviateur ? Je vous invite à remonter le temps afin de découvrir les prémices de cette pièce mythique.
Le blouson cuir aviateur : l’allié des pilotes depuis 1927
Le blouson en cuir aviateur ou “bombardier” n’est pas près de tirer sa révérence. Il se réinvente au fil des années et existe même en version féminine, mais ça, c’est une autre histoire. Outre la fourrure et le cuir, vous aurez remarqué que les blousons d’aviateurs arborent des customisations en tous genres : c’est la “custom culture”. Les pilotes avaient en effet l’autorisation de personnaliser leurs blousons, ce qui n’est malheureusement plus le cas actuellement dans l’Armée. C’est ainsi que lorsque vous achetez un blouson cuir aviateur dans le but d’adopter un look vintage et chic, vous constatez qu’il arbore généralement des écussons militaires mythiques comme ceux de la Royal Air Force.
Les amateurs de vintage et d’aviation ne peuvent pas se passer de cette pièce de mode. Ce fut le cas de Manfred Von Richthofen surnommé le “Baron rouge”. Ce pilote aux 80 victoires fut même le précurseur du blouson d’aviateur. Pour la petite histoire, ce personnage emblématique en avait marre de porter son long imperméable en cuir. Il décida alors de le couper avec des ciseaux, ainsi naissait le blouson en cuir d’aviateur.
L’Irving jacket : une pièce emblématique
Dans les années 30, les cockpits des chasseurs n’étaient pas encore pressurisés. Comme la température en altitude atteint rapidement les -60°C, le pilote Leslie Irvin a mis au point la première “flying jacket” pour le compte de la Royal Air Force. Ce pilote anglais n’est autre que le premier homme à sauter en parachute en 1919. Son blouson aviateur fut naturellement surnommé “The Irvin”.
La production de cette veste révolutionnaire fut lancée en 1931 à grande échelle. Son revêtement en peau de mouton retournée brute lui confère une excellente isolation thermique naturelle. C’est pour cette raison que l’Irving jacket fut adoptée par les équipages et tous les pilotes de la RAF durant la Seconde Guerre mondiale.
La veste bombardier type B-3
Très tendance entre 1933 et 1943, le bombardier type B-3 est une veste bimatière composée de peau de mouton retournée et d’empiècements en cuir de cheval. Pour tenir le pilote bien au chaud, le blouson arbore deux straps en cuir au niveau du col et la taille. Ce modèle fut largement révolutionné par le général d’armée Georges Patton. Malheureusement, le B-3 s’effritait avec le temps, ce qui lui a valu le surnom de “crouteux”.
Le blouson aviateur Type B-6
Ce modèle fut réalisé entre 1939 et 1943, en pleine seconde guerre mondiale. Ce bombardier est nettement plus volumineux que le bomber jacket B-3. Il se compose toujours d’une peau de mouton retournée et d’un revêtement en cuir. En revanche, cette version ne comporte qu’une patte au niveau du col, puisque le B-6 se ferme uniquement par une longue fermeture éclair.
La veste D-1 : un modèle inspiré du B-6
Cette veste dérivée du B-6 était surtout dédiée aux mécaniciens et aux armuriers qui travaillaient au sol. Comme ils évoluaient en extérieur par grand froid, les fabricants avaient créé pour eux cette veste composée d’empiècements en peau de cheval et en peau de mouton retournée. Pour la préserver des tâches d’hydrocarbure, la D-1 fut traitée au préalable. Son design épuré séduit même les pilotes de chasse qui portaient régulièrement la D-1 sous leur blouson aviateur A-2. Cette superposition leur offrait une plus grande liberté de mouvement.
Le A-1 : un blouson aviateur plus en légèreté
Ce blouson en cuir d’agneau fut adopté entre 1927 et 1931. Il se ferme via 7 boutons en corne véritable. Ce modèle à la taille haute confère une certaine élégance au pilote. Il fut d’ailleurs le blouson fétiche de Charles Lindberg lors de sa première traversée de l’Atlantique en 1927. Plus tard, ce blouson en cuir fut modifié afin de répondre aux besoins des marins. Face à la pénurie de matières premières, la peau d’agneau a ensuite été remplacée par de la peau de chèvre. Quant à la doublure en soie rouge, elle fut remplacée par une doublure en coton.
Le A-2 : le blouson fétiche des pilotes de chasse américains
Cette version de l’emblématique blouson d’aviateur se pare d’un col relevable type chemise. Comptez également sur une tricotine en coton au niveau des poignées et de la taille. Ce blouson se ferme par une fermeture éclair soigneusement dissimulée. Confortable et élégant, le A-2 est le blouson fétiche des pilotes de chasse américains. Ce n’est donc pas un hasard si Steve McQueen le porte dans le film “La Grande Évasion”. Même Clark Gable ne pouvait pas s’en passer lorsqu’il était pilote de chasse au sein de la RAF. Il n’aura sans doute eu aucun mal à troquer son perfecto de motard contre le fameux bombardier A-2.
Le blouson G-1 : la veste des escadrilles des Tigres volants
Créé en 1938, le blouson G-1 se dote d’un col en fourrure de mouton démontable et se referme par un zip dissimulé sous un empiècement en cuir. Ce blouson ne quittait quasiment jamais les pilotes des escadrilles des Tigres volants de l’American Volunteers Group. Ces derniers combattaient les Japonais en Chine peu après l’attaque de Pearl Harbor.
Et s’il y a un acteur qui ne pouvait se passer de son blouson G-1, c’est certainement Tom Cruise dans Top Gun. Il le portait entre deux vols en F-14 Tomcat. Il arborait bien évidemment son blouson d’aviateur lorsqu’il roulait sur sa Kawasaki GPZ goo R. Cela prouve encore une fois que les plus beaux blousons d’aviateurs ont toujours été l’apanage des pilotes hors du commun.
La tendance 2021 du blouson en cuir aviateur
Le bombardier, ou blouson d’aviateur, ne cesse de se réinventer. Vous ne trouverez plus des empiècements en cuir de cheval ou en cuir de chèvre sur les modèles standard. Ces matières sont en effet réservées aux pièces les plus haut de gamme. Quoi qu’il en soit, un blouson en cuir requiert un entretien spécifique, si vous choisissez d’adopter cette pièce de mode pour, ne faites pas l’impasse sur un nourrissage annuel.